Gestes responsables

Un outil pour mesurer l’impact environnemental de ses gestes

Publié en août 2022

CINQ (PAS SI) BONNES IDÉES POUR LA PLANÈTE

Au quotidien, chacun a ses habitudes pour limiter son impact environnemental. Mais ces petits gestes que l’on pense être bons ne le sont pas toujours. Certains peuvent même être contreproductifs. Exemples.

En apparence, estimer et comparer l’impact environnemental du streaming vidéo à celui d’un vol en avion semble impossible. Pour y voir plus clair, la Confédération a développé un outil de mesure, l’UCE pour « unité de charge écologique ». Cette mesure, régulièrement actualisée, prend en compte plusieurs paramètres liés aux ressources, aux émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’à la production de déchets. Ainsi, par exemple, l’écobilan d’un café est estimé à 396 UCE soit l’équivalent d’un kilomètre parcouru en voiture.


Pour permettre à la planète de se renouveler, l’Office fédéral de l’environnement juge qu’un être humain ne devrait pas consommer plus de 21 370 UCE par jour. Or, un Suisse génère quotidiennement plus de 64 000 UCE, soit trois fois plus que recommandé. Pour repérer les gestes énergivores, la RTS a estimé l’impact de nombreuses actions de tous les jours. On y apprend notamment qu’avec ses 298 UCE, la lecture d’un livre numérique équivaut au visionnement d’une heure de streaming en HD. Autre exemple, avaler une entrecôte de bœuf suisse revient à stocker 1000 photos en ligne pendant onze ans. Instructif.

1

Privilégier

les vélos électriques en libre-service
2

Recycler

sans se soucier
3

Consommer

de la fausse viande
4

Réutiliser

une bouteille jetable
5

Préserver

la biodiversité grâce aux hôtels à insectes

Privilégier les vélos électriques en libre-service


Pratiques, les vélos et trottinettes électriques en libre-service conquièrent les villes, mais émettent beaucoup de CO2, selon l’EPFZ. Pour le prouver, les chercheurs de l’école polytechnique ont analysé durant trois mois les déplacements de 540 usagers zurichois. Résultat, les e-bikes partagés remplacent dans 82 % des cas des modes de transport plus durables comme la marche, les transports en commun ou le vélo classique. Pour une mobilité plus écologique, les chercheurs conseillent donc de privilégier les vélos partagés sans moteur ou d’acquérir un engin électrique privé qui aura une plus longue durée de vie.


Recycler sans se soucier


En Suisse, selon la Confédération, 53 % des déchets sont recyclés. Cette valorisation est essentielle puisqu’elle évite l’extraction de nouvelles ressources. Mais la plupart des matières récupérées ne supporte qu’un nombre limité de transformations, alerte l’association ZeroWaste Switzerland, qui précise que « le recyclage doit rester une étape finale, lorsque toutes les réutilisations et les réparations possibles ont été menées ». Evidemment, mieux vaut éviter de générer des déchets, même recyclables.


Consommer de la fausse viande


Un steak de protéines végétales et non de boeuf, voilà le type d’alternatives proposées sur nos étals. Mais ces produits ne tiennent pas leurs promesses nutritionnelles. « A force d’être transformées en laboratoire, les protéines végétales finissent par être altérées et par perdre leur qualité naturelle », avertit le nutritionniste de l’UNIL Anthony Berthou dans les colonnes du quotidien24 heures. L’impact environnemental de ces produits, en grande partie fabriqués à l’étranger, divise également les chercheurs. Pour autant, adopter une alimentation plus végétale reste bon pour l’environnement. A condition de choisir des produits locaux et naturels.


Réutiliser une bouteille jetable


Un passage au robinet suffit à transformer une vieille bouteille PET en gourde. Pourtant, la pratique est fortement déconseillée. En 2017, des scientifiques de Singapour ont identifié « un niveau extrêmement élevé de bactéries et une augmentation rapide de la croissance microbienne dans les bouteilles d’eau réutilisées ». Sans un nettoyage minutieux, une bouteille en plastique peut rapidement devenir un nid à microbes et même libérer, dans certains cas, des substances toxiques au contact de liquides chauds ou acides. Pour se désaltérer sans se soucier, les contenants en inox ou en verre sont à privilégier.


Préserver la biodiversité grâce aux hôtels à insectes


Dans les jardins, les hôtels à insectes ont pour rôle d’offrir un habitat aux petites bêtes. Si ces abris sensibilisent au sort des populations d’insectes et d’abeilles, ils ne suffisent pas à empêcher leur déclin, selon l’entomologiste Sonja Gerber. « Ces nichoirs attirent seulement une petite partie des insectes et ce sont souvent des espèces communes », explique-t-elle dans le 19h30 de la RTS. Pour les spécialistes, la survie des espèces passe avant tout par la préservation de leurs habitats naturels. Pour favoriser la biodiversité autour de chez soi, un jardin à hautes herbes et des haies d’arbustes sauvages indigènes valent mieux qu’une petite cabane en bois.


   

POUR ALLER PLUS LOIN


La méthode des unités de charge écologique (UCE) permet d’estimer l’atteinte environnementale de nos gestes en matière de loisirs, consommation, déplacement, alimentation : écobilan de cinquante actions quotidiennes.