On dit de la Suisse qu’elle est le château d’eau de l’Europe. Pourtant, même au pays des lacs et des glaciers, l’or bleu manque parfois. Alors que tout le monde s’accorde sur la nécessité de préserver cette ressource, connaître sa consommation réelle reste difficile.
Chaque année nous puisons, dans notre sol, nos lacs, nos rivières, 914 millions de mètres cubes d’eau potable. Fait étonnant, malgré l’augmentation de la population, notre consommation a diminué de 21 % depuis 1990, selon l’Office fédéral de la statistique. L’introduction de lave-linges et lave-vaisselles plus performants ainsi que des robinetteries toujours plus économes en sont les raisons. Mais depuis peu, avec les épisodes de chaleur et de sécheresse, plusieurs distributeurs disent observer une
PIC DE CONSOMMATION À LA MAISON
En moyenne, chaque habitant consomme quotidiennement 287 litres d’eau potable. D’après les données de la Confédération, c’est à la maison que l’eau coule le plus, avec 142 litres par jour et par personne.Ce volume est majoritairement utilisé pour tirer la chasse des W.-C., soit 40 litres par jour. Bains et douches consomment en moyenne 36 litres, la cuisine 22 litres et le lave-linge 17 litres. Dans leur communication, les services cantonaux de l’énergie et de l’environnement veulent donc encourager les particuliers à réduire leur consommation, en particulier celle d’eau chaude nécessitant davantage d’énergie pour être produite.
DES SOURCES CACHÉES
Ces statistiques ne prennent en compte que la consommation directe. Or, la production de nos biens agricoles et industriels génère également une importante consommation d’eau indirecte. Par exemple, l’empreinte d’une simple tasse de café représente en réalité 140 litres d’eau, selon le WWF. Toujours selon leurs calculs, la production d’un steak nécessite 3100 litres d’eau et jusqu’à 10 000 litres pour la confection d’un jean. Ainsi, l’empreinte hydrique d’un Helvète atteint en fait les 4200 litres par jour. Et selon les
Nations Unies, la plupart de cette eau est captée à l’étranger, souvent dans des régions du monde déjà confrontées à la sécheresse.
DES PETITS GESTES À L’IMPACT POSITIF
Pour préserver les ressources d’eau douce de notre consommation directe, pas besoin de vivre nu ou de ne plus se laver ! L’adoption de quelques écogestes suffit. Par exemple, renoncer aux bains et prendre des douches courtes,
Avec la multiplication des épisodes de sécheresse, la gestion de l’eau devient une préoccupation pour les pouvoirs publics. A Genève, la ville développe depuis plusieurs années un programme d’arrosage des espaces verts avec de l’eau de pluie ou du lac. Toujours pour éviter le gaspillage d’eau potable, certaines communes, comme Lausanne, subventionnent l’installation chez les particuliers de citernes récupérant l’eau de pluie. Enfin, de plus en plus de municipalités affirment vouloir rénover leurs canalisations. En effet, la Société suisse de l’industrie du gaz et des eaux estime que les conduites perdent en moyenne 12% de l’or bleu qu'elles acheminent.
1 - Réparez les fuites rapidement
2 - Adoptez les bonnes habitudes dans la salle de bain
3 - Optimisez le débit de vos pommeaux de douche
4 - Utilisez des équipements économes en eau
5 - Pratiquez une gestion responsable de l'eau dans la cuisine
6 - Collectez l'eau de pluie
7 - Collectez l'eau grise
8 - Choisissez des plantes résistantes à la sécheresse