UN RETRAITÉ GONFLÉ À BLOC
Michel Brélaz n'est pas du genre à battre en retraite. D'ailleurs, le mot ne lui fait plus peur : « Ce terme, auparavant, je le détestais. Mais depuis que je suis à la retraite, j'adore dire que je suis un retraité ! » Le jour de notre rencontre, il préparait sa valise, ses vêtements et ses chaussures de marche en vue d'une expédition au Népal. Il partait avec un autre féru de haute montagne, Daniel Perler, 70 ans, collectionneur de sommets.
Michel Brélaz ne va pas aussi haut en Suisse lorsqu'il consacre du temps à sa deuxième activité de retraité. Il est accompagnateur en montagne, principalement dans le Jura : « Mon terrain de jeu, c'est le territoire qui va du Mont-Tendre à la Dôle. Accompagnateur en montagne, cela veut dire qu'on n'est pas guides, on n'utilise ni corde, ni baudrier, on reste sur les chemins de randonnée. » Statut obtenu après une formation modulaire de deux ans dans le val d'Anniviers, parallèlement à la fin de ses activités professionnelles.
« Je suis content d'avoir anticipé et suivi cette formation parce que je n'ai rien vu entre la fin de mon travail et le début de ma retraite. J'ai tout de suite pu mettre en place un site internet (
www.AccompagNature.ch) avec des propositions de rando et je me suis constitué un petit réseau de clientèle relativement vite. La transition s'est donc faite très naturellement. Avec du temps libre bien entendu, je bosse quand je veux ! Aujourd'hui il pleut, je ne sors pas ! » Il accompagne de petits groupes de randonneurs qui profitent de son expérience, de ses connaissances en matière de météo, de flore et de faune. En toute saison, car il poursuit avec des raquettes à neige, une fois l'hiver venu !
Point commun de toutes ces activités pour Michel Brélaz, par ailleurs deux fois grand-père : les gens ! « Ermite au fond d'une grotte, ce ne serait pas pour moi », dit-il encore, ajoutant qu'il a toujours apprécié le contact et l'échange. Dans le monde de l'enseignement, en tant que patient simulé et durant ses randonnées. Conclusion : on peut être un scientifique pur sucre et apprécier le sel des rencontres.