FIN OBSERVATEUR
A l’exception des semaines de révision technique, le Jet d’eau prend d’assaut le ciel de la rade tous les matins et jusqu’en soirée. Sauf lorsque le vent souffle trop fort, poussant les embruns sur les quais, ou quand les températures avoisinent le zéro degré. Dans ces deux cas, c’est au surveillant de décider de couper le flux aquatique. « Nous sommes les mieux placés pour le faire, car nous sommes toujours dans les environs immédiats du Jet d’eau, note Gilbert Jenzer.
Ce n’est pas une décision prise à la légère. En cas d’arrêt, trente à quarante minutes sont ensuite nécessaires avant de relancer le système. »
Il s’agit, en effet, de ne pas endommager la station de pompage autonome à l’origine de la puissance de propulsion de l’eau. Installées en 1951, deux pompes projettent ainsi un demi-mètre cube d’eau du lac par seconde à une hauteur de 140 mètres et à une vitesse de 200 km/h. Prochaine amélioration envisagée : réduire la soif du Jet d’eau, dont la consommation annuelle équivaut à celle de 1000 ménages.
Afin d’éviter les arrêts intempestifs, Gilbert cultive les petites astuces. « J’ai sans cesse un oeil sur la météo. Déjà la veille de ma prise de service, je consulte les prévisions du temps. Plutôt que d’exercer ma surveillance depuis notre local technique, je préfère être en extérieur. Je peux observer les drapeaux, les
bateaux, sentir si le joran ou la bise se lèvent. » Autant d’indications qui facilitent l’évaluation de la situation.