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L’encouragement à la propriété du logement (EPL) et les avoirs de prévoyance

L’ENCOURAGEMENT À LA PROPRIÉTÉ DU LOGEMENT (EPL) ET LES AVOIRS DE PRÉVOYANCE

RAPPEL DES DISPOSITIONS LÉGALES

 

La Loi sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP) permet à toute personne assurée de financer l’acquisition de son logement en puisant dans les fonds de sa prévoyance professionnelle. Elle précise que l’utilisation exclusive pour les propres besoins de l’assuré doit être garantie :
  • L’assuré doit prouver qu’il habitera lui-même le logement qu’il entend financer au moyen d’un versement anticipé (Art. 10 OEPL)
  • L’assuré peut utiliser son avoir de prévoyance pour l’acquisition d’un seul logement à la fois (Art. 1 al. 2 OEPL)
  • Il doit s’agir du logement principal de l’assuré
  • Le logement peut se situer en Suisse ou à l’étranger, pour autant qu’il s’agisse du lieu de domicile ou de séjour habituel de l’assuré

Le montant minimal d’un retrait est de CHF 20'000.-. Le montant maximal dépend de l’âge du demandeur. Jusqu’à 50 ans, l’assuré peut utiliser l’intégralité du capital de prévoyance de 2e pilier. Au-delà de cet âge, il peut obtenir au maximum la prestation de libre passage à laquelle il avait droit à 50 ans ou la moitié de la prestation de libre passage à laquelle il a droit au moment du versement. Le montant exact figure dans le certificat de prévoyance.

 

Un versement anticipé ne peut être demandé que tous les cinq ans. La demande peut avoir lieu au plus tard trois ans avant le début du droit aux prestations de vieillesse (quelques rares institutions de prévoyance peuvent exceptionnellement retarder ce délai).

 

 

CAS CONCRETS

 

Si l’acquisition d’un logement – villa ou appartement en PPE – en Suisse ne pose en principe pas de problèmes, certaines situations nécessitent une attention particulière et une documentation parfois conséquente.

 

  • Travaux de rénovation ou de transformation : Le demandeur doit démontrer que les travaux de rénovation ou de transformation visent à maintenir la valeur du bien immobilier, lequel revêt aussi une valeur de prévoyance. Les travaux envisagés doivent soit apporter une plus-value au logement, soit éviter une moins-value. Ils doivent être d’une certaine conséquence. De simples travaux de réparation n’entrent pas dans le cadre du financement. Si l’assuré effectue lui-même les travaux, le versement anticipé peut être utilisé pour couvrir les frais matériels qu’il aura assumés. L’institution de prévoyance peut exiger des pièces justificatives, par exemple les devis ou les factures relatifs aux travaux. Voici quelques cas où des demandes de versement anticipé sont généralement admises :
  • Installation de panneaux solaires produisant de l’électricité ou de l’eau chaude pour le chauffage du logement
  • Acquisition d’une pompe à chaleur géothermique
  • Paiement des travaux de construction (hors crédit de construction)
  • Paiement des frais de matériels justifiés

 

  • Logement situé à l’étranger :
  • L’octroi d’un versement anticipé pour un logement situé à l’étranger est soumis aux mêmes conditions que pour un logement situé en Suisse. Le critère déterminant est l’utilisation exclusive pour les besoins propres de l’assuré ; le logement doit être habitable et utilisé comme logement principal ; il s’inscrit dans le cadre des formes de propriétés admises.

     

    Alors qu’un assuré frontalier obtiendra facilement satisfaction, un assuré titulaire d’un permis B ou C domicilié en Suisse avec sa famille n’a pas le droit de bénéficier d’un versement anticipé pour l’acquisition d’une maison située à l’étranger. Toutefois, si la famille vit dans le pays d’origine et que l’assuré rentre régulièrement auprès d’elle, la caisse de pension peut considérer que son lieu de séjour habituel se situe à cet endroit.

     

    Dans tous les cas, conformément à l’Art. 30e al. 5 LPP, l’assuré domicilié à l’étranger devra démontrer de manière probante avec des pièces justificatives officielles fournies avant le versement anticipé de l’avoir de prévoyance, qu’il utilise les fonds pour la propriété de son logement. Ces pièces dépendent bien entendu du pays concerné.

     

CAS DE REFUS DU VERSEMENT ANTICIPÉ

 

Voici quelques exemples où la caisse de pension a refusé les demandes de versement :

 

  • Absence de consentement du/de la conjoint/e : il convient de rappeler que l’Art. 30c al. 5 de LPP stipule que l’institution de prévoyance ou de libre passage s’assure que le conjoint ou le partenaire enregistré ait donné son consentement écrit au versement anticipé
  • Acquisition d’une résidence secondaire ou de vacances
  • Acquisition d’un terrain à bâtir sans projet de construction d’un logement
  • Acquisition d’un immeuble dans un but d’investissement pur
  • Acquisition d’un logement contigu à la maison de l’assuré en vue de l’agrandissement du logement actuel pour y installer les enfants de l’assuré
  • Acquisition demandée pour une personne morale : l’Art. 3 OEPL stipule qu’il n’est pas possible de procéder à un versement anticipé lorsque le propriétaire de l’immeuble n’est pas l’assuré
  • Financement d’un objet non habitable : construction d’une piscine ou d’un garage, aménagement d’un jardin, etc.
  • Acquisition d’un bien ne correspondant pas à un logement, comme un local commercial par exemple
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    Il convient de rappeler qu’un versement anticipé de capital entraîne une réduction des prestations de prévoyance et, suivant le plan de prévoyance, une diminution des prestations d’assurance en cas de décès ou d’invalidité. Dans de nombreux cas, il est judicieux de combler cette lacune en concluant une assurance de risque privée.

     

    L’impact fiscal ne doit pas être négligé. Les avoirs du 2 pilier sont exonérés d’impôts sur la fortune et sur le rendement. En revanche, la valeur de rachat du capital est imposée lors du versement ; par la suite, le capital est soumis à l’impôt sur la fortune.

     

    Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer le risque, même s’il paraît limité, d’une dévalorisation du bien immobilier et celui, plus concret, d’une augmentation des taux hypothécaires. A la retraite, les revenus sont généralement plus bas et une hausse des coûts hypothécaires pourrait impacter le pouvoir d’achat de l’assuré. Plusieurs solutions existent pour éviter ce type d’imprévus, l’avis d’experts en matière de prévoyance s’avère dès lors nécessaire.

     

    Entamer des démarches visant à obtenir le versement anticipé des fonds de sa prévoyance professionnelle est une décision importante. Plusieurs facteurs sont à considérer. L’analyse des besoins, de la situation économique et familiale ainsi que des projets de vie permettra de prendre la décision la plus adaptée. Par conséquent, le recours à un expert est indispensable. Sur demande, les conseillers des Rentes Genevoises se tiennent à disposition pour offrir un conseil avisé et libre de tout engagement.

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