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CHOISIR AUJOURD’HUI POUR DEMAIN

Publié en avril 2024




Que ce soit dans le cadre professionnel ou privé, de nombreuses décisions sont prises tout au long de la vie. Chacune a un impact immédiat qu’il est facile de prendre en compte. En revanche, les impacts à long terme sont plus difficiles à anticiper. Ils peuvent avoir des conséquences importantes, notamment sur la prévoyance. Voici quelques situations concrètes et nos recommandations.

LONGUES ÉTUDES

Faire de longues études ouvre de nombreuses perspectives, mais retarde l’entrée dans la vie professionnelle et réduit en conséquence la durée de cotisation aux trois piliers (AVS, LPP, 3 pilier). Cet impact est encore plus marqué si l’on considère qu’une cotisation précoce générera davantage d’intérêts composés.

Notre conseil :

La première action à entreprendre est bien entendu de verser la cotisation minimale de CHF 514.- à l’AVS dès le 1er janvier qui suit le vingtième anniversaire afin de bénéficier de la totalité des années de cotisation (44). La seconde est de s’intéresser à sa prévoyance individuelle dès son premier emploi, celle-ci pourra compenser le retard pris sur la prévoyance professionnelle.

CHANGEMENT D’EMPLOI

Un nouvel emploi assorti d’un salaire supérieur marque la reconnaissance de ses compétences et génère une grande satisfaction. Cependant, ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour la prévoyance. En effet, les prestations de prévoyance professionnelle varient fortement d’un employeur à l’autre. Légalement, l’employeur est tenu de cotiser au 2 pilier de son employé à hauteur de 50 %, mais il peut verser un pourcentage plus élevé. De même, les conditions de la part sur-obligatoire, c’est-à-dire les prestations allant au-delà du minimum prévu par la loi, peuvent différer sensiblement (taux d’intérêt, montant maximum assuré, taux de cotisation plus important, part de l’employeur supérieure à 50 %, etc.)

Notre conseil :

Avant de céder à l’appel d’une rémunération plus élevée, il est important de se renseigner sur les conditions offertes par la caisse de pension du nouvel employeur, surtout lorsque l’âge de la retraite approche. Des spécialistes de la prévoyance peuvent aider à comparer les plans de prévoyance de différents employeurs.

ARRIVÉE EN SUISSE

Les personnes qui arrivent en Suisse en cours de carrière, par exemple les frontaliers ou les expatriés, doivent porter une attention toute particulière à leur prévoyance. Pour les personnes concernées, il est fort probable que la prévoyance constituée dans le pays d’origine soit inférieure à celle qui aurait été obtenue en Suisse, en raison du coût de la vie et du niveau des salaires. Les revenus pour une retraite en Suisse pourraient donc s’avérer insuffisants.

Notre conseil :

Deux solutions s’offrent aux personnes dans cette situation. La première consiste à racheter des années dans le cadre du 2 pilier. En effet, il est probable que le montant rachetable, indiqué dans le certificat de prévoyance, soit important. La seconde est de débuter le plus rapidement possible une prévoyance individuelle. Elle facilite le processus d’épargne et offre de nombreux avantages.

TEMPS PARTIEL

Un emploi à temps partiel est très attirant du point de vue de la qualité de vie. Cependant, la prévoyance s’en trouvera impactée. Avant de prendre une telle décision, il est préférable de vérifier que les revenus à la retraite seront suffisants par rapport aux besoins. Il faut se rappeler que le 2 pilier prévoit une déduction de coordination de CHF 25 725.-. Cela signifie que seule la partie du salaire supérieure à ce montant fait l’objet de cotisations. En cas de cumul de deux emplois à temps partiel, cette déduction concerne les deux salaires et engendre une forte diminution des montants cotisés.

Notre conseil :

Avant de réduire son taux d’activité, il ne faut pas uniquement évaluer la baisse de salaire immédiate, mais également celle des revenus lors de la retraite. Une analyse de la situation par un professionnel permettra d’identifier les éventuelles lacunes de prévoyance et d’anticiper les solutions.



LE CONSEIL DES RENTES GENEVOISES


En résumé, quelle que soit la situation, des solutions existent. Il convient cependant de les anticiper. Dans un sujet aussi complexe que la prévoyance, le conseil d’un spécialiste peut s’avérer précieux. Il ne faut jamais hésiter à faire appel à lui suffisamment tôt.





VRAI / FAUX


« L’AVS et la prévoyance professionnelle couvrent toutes les situations possibles et je suis certain d’avoir un revenu suffisant à la retraite ! »

FAUX !

L’AVS et la prévoyance professionnelle se combinent. L’objectif est de permettre, en additionnant les deux rentes, d’atteindre le 60 % du dernier salaire. Cependant, cet objectif ne se réalise que dans les meilleures conditions, c’est-à-dire lorsque la durée de cotisation AVS s’étend sur une carrière complète, sans interruption, et que le plan de prévoyance dans le 2 pilier a été entièrement souscrit (rachat d’années, etc.)

Pour vous assurer de conserver votre niveau de vie à la retraite, vous devez anticiper les conséquences de vos choix de vie. Des solutions existent, notamment au moyen d’un 3 pilier, pour combler les lacunes de prévoyance.